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Aventures d'un guerrier-dragon : Chapitre 1 : Sauvetage d'un prince

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Aventures d'un guerrier-dragon : Chapitre 1 : Sauvetage d'un prince Empty Aventures d'un guerrier-dragon : Chapitre 1 : Sauvetage d'un prince

Message  Babanek 04/03/17, 01:57 am

Aventures d’un guerrier dragon

D’après le récit du Shi nommé Lubuz-ghô, couché sur le parchemin par Dame Bianca di Vulperia.

Originaire de l’état de Wei, sur le continent de Zhongguo, j’ai a été formé pour devenir un garde dans les écoles réputées de mon état. Ma destinée était toute tracée, d’autant plus que j’étais parvenu, au prix de nombreux efforts et sacrifices, à obtenir une place dans la prestigieuse école des Maîtres du Bouclier de la Tortue Noire.

Hélas, tout ceci changea lorsque le seigneur Li Mu Bai mourut et que son épée, la Destinée de Jade, fut volée. Déshonoré par cet échec, je fus renvoyé de mon poste. Durant un long passage à vide, je sombrai peu à peu dans l’enfer de la bouteille, tout en essayant tout de même de retrouver du travail. Mais le « Royaume de la Terre » ne pardonne pas ce genre d’échec. Forcé dans la pauvreté puisque les seuls jobs que l’on me proposait étaient ceux qu’on accordait aux parias, je finis par décider de faire table rase. Après une cure de purification dans mon village natal et un mois passé à me réconcilier avec les préceptes du Ying et du Yang, j’effectuai une reconversion en mercenaire et gagnai l’état de Yeng pour rejoindre son port vers un autre horizon : Calabria.

Sitôt débarqué à la cité de Triskellian, je fis sur les quais la rencontre de Daga, une  femelle blaireau éclaireuse et très débrouillarde venue des terres des Doloreaux, avec qui je me liai rapidement d’amitié. Ses récits sur ses voyages à travers le continent me faisaient rêver et m’insufflèrent une motivation nouvelle. Elle m’aida énormément à m’intégrer dans la cité, me donnant accès à ses contacts auprès de la guilde des Marins. Je devins alors membre de cette guilde, ainsi qu’un citoyen Triskellian. Durant une année, nous voyageâmes à travers Calabria, vivant de palpitantes aventures comme mercenaires, gardes, marins ou éclaireurs. Une rencontre avec un nécromancien dans les marécages bordant les terres Phélanes fut l’une de nos missions les plus risquées. Nous fîmes la rencontre de nombreuses personnes toutes aussi différentes qu’étranges, nous liant avec trois d’entre elles.

Glenn « fourrure grise » MacCormick, un aumônier Bisclavert descendant d’une  lignée de druides mais prêchant pour S’Allumer. Il prône une fusion du culte avec des pratiques de la Foi Ancienne. Je ne goûte pas à sa religion, qui est contre mes valeurs, mais il fait un compagnon sûr et fiable lorsqu’il s’agit de nous insuffler courage dans les moments difficiles ou de soigner nos plaies après la bataille.
Anton d’Avoirdupois, un guerrier cheval fier et noble. Bien que son héroïsme et son courage forcent l’admiration, sa confortable ascendance l’a rendu très naïf sur les réalités de la vie, et nos visions du monde diffèrent grandement.
Dame Bianca di Vulperia est une jeune renarde grise pourrie et gâtée par sa noblesse. Si elle passait moins de temps à se préoccuper des intrigues de la Cour pour se plonger réellement dans la maîtrise de son art et « croquer le monde à pleine dents » comme elle le dit si bien, elle ferait une élémentaliste sage et puissante. (Note de l’auteur : et toi Lubuz-ghô, si tu n’étais pas si obsédé par la bagarre et arrêtais un peu tes vantardises à répétition, tu pourrais presque être intéressant !!!)

La Grande Roue de la Destinée nous ayant rassemblés, nous décidâmes de former une compagnie d’aventuriers et fîmes établir une licence officielle auprès des Connétables de la ville.

Notre première mission officielle fut marquée par le mystère. Cela faisait tout juste deux semaines que le Haut-Roi de Calabria, Don Fidelio di Rinaldi, avait mystérieusement été assassiné. Nous fûmes convoqués par Tamurello la musaraigne, prêteur et usurier connu de la couronne. Ce dernier nous confia que le Roi s’était dangereusement appauvri durant les dernières années et qu’il avait dû emprunter à Tamurello de grosses sommes d’argent. Ce dernier décédé, il était impossible pour la musaraigne de recouvrir ses fonds à moins qu’il n’existe un héritier vivant qu’il puisse obliger à rembourser la dette. Or le Haut-roi Don Fidelio di Rinaldi ne possédait que deux héritiers connus. Son fils aîné, Marco, avait malheureusement été retrouvé mort aux côtés de son père, dans leur manoir en bordure de la ville. Quant au cadet, Fabrizio, nul ne sait ce qu’il est advenu de lui, ce dernier ayant disparu. Tamurello voulant recouvrer le plus possible de ses fonds, il avait fait le nécessaire pour qu’on lui cède le fameux manoir des Di Rinaldi, à la condition que nous puissions retrouver Fabrizio pour qu’il signe l’acte reconnaissant la dette. Une autre solution, plus longue, consistait à attendre d'être sûrs que la lignée royale soit éteinte. Et pour cela, il fallait prouver que des recherches d'héritiers avaient été effectuées et s'étaient  révélées infructueuses. Ce qui pouvait prendre des mois, voir des années ! Dans tous les cas, l'enquête s'imposait.

Notre mission serait donc de collecter le plus d’informations possible sur le mystérieux meurtre et sur la localisation de Fabrizio Di Rinaldi et de le ramener si possible devant la justice Triskelliane. Tamurello nous proposait 4 Auréals chacun à la livraison du prince héritier.
Grâce à mes connections à la guilde, j’avais eu vent de diverses rumeurs concernant le Haut-Roi. Je savais déjà qu’il tentait de préserver une image d’opulence mais était presque ruiné. Je savais également que sa nouvelle femme depuis deux mois, l’actuelle Reine Almasand Rinaldi-Jacoba, venue du continent de Govorya, serait elle-même richissime et on disait que cette union profitait finalement beaucoup plus à Don Fidelio. Depuis un mois, la rumeur courrait également qu'un divorce était déjà envisagé... Enfin, il circulait des bruits laissant à penser que la Reine tremperait dans la nécromancie, bien qu’il n’existe aucune version officielle de ces informations.
Aussi, mettant l’accent sur la dangerosité redoublée par la présence de ces pratiques impies et l’importance des suites que donnerait cette enquête pour le futur de la famille royale, je négociai finalement une avance d’un Auréal, que complèteraient 4 Auréals à la fin de la mission.

Tamurello nous rédigea un sauf-conduit nous autorisant l’accès au manoir en bordure de la ville. Anton et Daga voulurent se rendre auprès des prêtres de S’Allumer qui avaient incinéré les corps royaux selon le rite consacré, tandis que Bianca, Glenn et moi nous rendrions au manoir, afin d’étudier les lieux du crime.
Arrivés au portail du manoir, des gardes musaraignes, cousins de Tamurello, nous interdirent l’accès à la bâtisse. Ils s’effacèrent devant le laisser-passer et nous leur enjoignîmes de ne laisser passer personne d’autre durant l’enquête et de poursuivre leurs patrouilles autour de l’édifice. Au premier coup d’œil, la rumeur de la pauvreté du roi fût confirmée. Les espaces verts et la façade du bâtiment n’avaient visiblement pas été entretenus depuis de nombreux mois. L’intérieur se révéla dépouillé de tout ornement ou meuble de valeur, les serviteurs ayant probablement emporté ce qu’il restait à prendre à l’annonce de la mort de leur souverain.
Des bruits sourds provenant de la cave nous interpellèrent soudain. Allumant une lanterne pour trouver notre chemin parmi les tonneaux et fûts trop encombrant pour être emportés, nous pûmes bientôt identifier la source du boucan : derrière un fût amovible se trouvait une porte de bois qui avait été scellée à la va-vite par quelques planches cloutées. Pris d’un mauvais pressentiment, nous eûmes à peine le temps de dégainer nos armes avant que la porte n’explose devant nos yeux. Un campagnol fit irruption dans l’encadrement, se ruant sur moi. Bien que visiblement mort et partiellement décomposé, il faisait preuve d’une vitalité et d’une agressivité bien vivantes en tentant de me lacérer de ses griffes. L’épée longue que j’avais dégainée mordit sa chair, assistée d’une langue de feu invoquée par Bianca. Alors que mon bouclier de la Tortue Noire faisait échec à ses assauts, l’élémentaliste enchaîna les sorts, carbonisant cette fois le cadavre animé par un éclair magique. Le campagnol vaincu, il fût immédiatement suivie d’un rat dans le même état. Ce dernier se mit à luire d’une aura bleutée matérialisée par les prières de Glenn, facilitant les frappes envers lui. Je pus alors rapidement m’en défaire. Un lapin suivit, rapidement tué une seconde fois par nos efforts combinés.
Le calme revenu, nous pénétrâmes dans ce qui avait dû être un laboratoire d’alchimie, d’après les éclats et les restes de meubles retrouvés au sol. Ces créatures avaient été enfermées ici et avaient dû se défouler sur le contenu de la pièce durant les deux dernières semaines. Cependant, au fond de la salle, un lutrin semblait étrangement intact. Nous y trouvâmes un tome volumineux à la couverture rouge, que mes deux compagnons éduqués dans les arcanes identifièrent comme un livre de Magie Noire. Je le plaçais dans mon sac après l’avoir emballé dans les frusques de l’un des zombies, prenant soin de ne jamais le toucher de mes mains.

De retour dans le hall, nous montâmes à l’étage, cheminant jusqu’aux chambres royales. La suite royale portait des traces de lutte et de sang, qui après deux semaines, maculait d’un brun rouille le sol, les murs et même le plafond. Arrivés à la chambre de Fabrizio, nous pûmes enfin mettre un visage sur son nom en étudiant une peinture qui le représentait aux côtés de son frère et de son père. Glenn se raidit soudain, reniflant le sol puis suivant une piste jusqu’à la fenêtre. Il était persuadé, à l’odeur, qu’un renard gris avait fui par cette fenêtre, qui avait volé en éclat suite à un coup porté de l’intérieur. En bas, un buisson brisé, témoin d’un atterrissage maladroit.

N’ayant pas d’autre piste pour le moment, nous décidâmes de poursuivre vers les montagnes, la collecte des informations en ville attendrait. Le fuyard avait vraisemblablement erré au hasard, probablement torturé par l’horreur à laquelle il avait échappé. Il s’était fréquemment arrêté pour vomir, se nourrir ou dormir. Nous remontâmes en quelques heures une piste allant de deux semaines à seulement quelques jours.
Arrivés à un sentier, la piste du fuyard fut rejointe par d’autres empruntes, provenant de toutes les directions et repartant ensemble vers le nord. Nous pûmes facilement interpréter la situation comme un guet-apens, soldé par la capture du fuyard. Vigilants, nous suivîmes cette nouvelle piste durant deux heures de plus, avant qu’un lapin armé d’un arc ne nous barre la route.
« Je vous prierai de faire demi-tour Messires et Dames. Ce sentier est fermé.
Suspectant que notre interlocuteur soit l’un des ravisseurs, je jouai l’ignorance.
- Ah mince, moi qui croyais que ces montagnes faisaient partie des terres libres de la cité de Triskellian…
- Et pourtant l’accès au camp qui siège plus haut est interdit. Faites demi-tour ou contournez.
Agacé par son petit jeu, je tentais une feinte pour lui faire tourner la tête alors que je  l’attaquerais :
- Et les gars, derrière vous, ils sont avec vous ?
- Exact.
Ah. Autant pour l’effet de surprise, au moins nous savions qu’il n’était pas seul.
- Nul ne stoppe Lubuz-ghô ! Disparais de ma vue ou meurs ! » annonçais-je en fonçant vers le lapin en faisant tournoyer au-dessus de ma tête ma lance, Terre-Ciel Soleil-Lune.
Une volée de 5 flèches partit des buissons environnants, dont 3 provenant de sources proches. Après un coup porté rapidement au lapin, j’obliquais pour aller chercher les archers cachés au corps-à-corps. Je débusquais un éclaireur chat sauvage, qui laissa tomber son arc pour m’accueillir de son épée. Ses deux proches comparses, deux belettes, vinrent rapidement l’épauler.
Ah, l’ivresse d’une bonne bataille en infériorité numérique ! Rien de tel pour se retrouver !
Alors que Bianca livrait une bataille à distance contre le lapin, répondant à ses flèches par des projectiles de feu, d’air, d’eau et de terre, Glenn se mit à nous soutenir de ses prières et à marquer mes adversaires, me facilitant grandement les choses.
Nos ennemis tombèrent un par un, jusqu’à ce que les deux archers chats les plus éloignés prennent la fuite. J’attrapais le dernier de mes adversaires alors qu’il tentait de tourner casaque, le gardant pour le passer à la question.

Après avoir dépouillé nos assaillants de leurs maigres ressources, j’interrogeai notre prisonnier belette.
«  Tout d’abord, je veux être clair. Si tu nous mens, je n’aurai aucun scrupule à te faire souffrir. Je te suspecte d’être un esclavagiste, et même si il y a aussi des esclaves chez nous, ils le deviennent par la loi et sont traités avec respect, non capturés et bafoués comme ici. Même chose si tu nous mens, tes phalanges en répondront. Maintenant, allons-y : êtes-vous des esclavagistes ?
- Ou… oui.
La phalange de son index émit un petit bruit sec lorsque je la rompis. Après avoir laissé passer son hurlement de douleur, je poursuivis.
- Là je pense qu’on est dans le bon état d’esprit. Avez-vous capturé, il y a 2 ou 3 jours, un peu plus bas sur ce sentier, un jeune renard gris, probablement un peu perdu ?
- Oui, mais s’il vous plaît arrêtez avec les doigts, je vous dirai tout ce que vous soulez savoir.
- Il est dans votre camp ?
- Oui.
- D’autres prisonniers ?
- Non, pas pour le moment.
- Ton camp, décris-le-moi. Sa situation, ses fortifications, vos troupes, la cage.
- Nous étions 13, moins les 3 que vous avez tué et moi, il en reste 9. On a un camp de tentes en cercle autour de celle du chef et des cages. On bouge toutes les 2 ou 3 semaines. Les prisonniers sont dans des cages en fer ou accrochés à un poteau pour… être interrogés et… pour… vous savez…le marquage.
CRAC ! Son pouce ne lui servirait plus jamais.
- Ca ça vous apprendra à marquer au fer rouge vos esclaves, au lieu de les peindre comme des animaux civilisés. Vous êtes des bêtes, pire que les dinosaures ! Bref, retournons à notre camp. Parle-moi des patrouilles et de ton chef.
- Nous on était le groupe de capture -  snif – les autres patrouillent par 2 groupes de 2 en même temps, une équipe de jour et une de nuit. Notre chef – snif – c’est un tigre nommé Salmalin. C’est un ataviste, qui devient fou – snif -furieux s’il doit se battre… Je ne vous conseille pas de l’affronter.
- Bon, tu vas nous mener à ton camp, sans faire le malin, en nous faisant passer par un chemin couvert et hors de portée des patrouilles. Tu joues ta vie.
- Tout ce que – snif – vous voulez. Cassez plus – snif - mes doigts, juste.

Je le bâillonnais et nous le suivîmes dans les sous-bois et les taillis, restant en vue du sentier, mais sans nous exposer. A la tombée de la nuit, le camp fut en vue. La cage semblait vide. Glissant mon épée longue sous sa gorge, j’enlevai son bâillon.
- En murmurant, explique moi où est votre prisonnier.
- Les gens qui l’ont réclamé ont dû venir l’acheter dans l’après-midi.
- Ah ! Alors tout ça était prémédité…
Je replaçais le bâillon et après nous être concertés, nous décidâmes de faire demi-tour. Sans prévenir, je passai ma lame en travers de sa gorge, espérant qu’il avait compris avoir emprunté un mauvais chemin sur la Roue de la Vie et qu’il ne tremperait plus dans de telles bassesses à sa prochaine réincarnation. Nous contournâmes largement le camp, jusqu’à trouver les traces des acheteurs, un groupe d’une dizaine de personnes.

La nuit était bien installée lorsque nos pas nous menèrent jusqu’à un moulin en haut d’une colline. Deux chats sauvages étaient en faction de chaque côté de la porte et de la lumière et du bruit provenaient de l’intérieur. Une fenêtre éclairée était présente à l’étage, mais l’édifice semblait facilement accessible par l’arrière. Nous efforçant d’être discrets, nous parvînmes à atteindre les gardes chats le dos, leur brisant la nuque sur un signal silencieux. Puis nous pénétrâmes dans le moulin, tentant de profiter de l’effet de surprise. Un garde coyote n’eut pas le temps de réagir et finit au sol, alors que la défense s’activait. Deux gardes sangliers et un rat se postèrent devant l’escalier alors qu’un singe sautait du premier pour arriver dans leur dos. Je le reconnus immédiatement comme un Shi, ressortissant de Zhongguo.
«  Dragon, foi de Xing Ho, tu seras puni pour avoir osé nous déranger.
- Et ma lance saura te clouer le bec vermine ! Tremble devant la colère de Lubuz-ghô ! »
- Le poing du singe saura calmer tes ardeurs, dragon !
- Je m’occupe des pantins derrière lesquels tu te caches et ensuite, ce sera ton tour ! »
S’ensuivit une mêlée où je dû rester sur la défensive pour ne pas me faire submerger.
Une femme furet, en robe d’élémentaliste ornée de flammes, fit son apparition dans les escaliers et à son signal, ses troupes reculèrent. Bianca, qui avait vu clair dans son jeu, intercepta la boule de feu qui fusa vers nous pour la dévier et en réduire les effets. Nous ne fûmes que légèrement brûlés. Alors qu’elle se remettait à incanter, Bianca eût un éclair de génie et utilisa un sort de déplacer l’air pour pousser notre adversaire dans le dos. Cette dernière, les yeux écarquillés par la surprise, chût directement dans la meule du moulin, qui l’écrasa dans un bruit horrible. Toute velléité disparue, ses gardes se rendirent immédiatement.
« Les autres, déposez vos armes et mettez-vous à genoux face au mur. Toi le singe, c’est dehors, tout de suite ! Tu vas goûter mes griffes ! »

Une fois l’ordre des choses rétabli et le singe vaincu, un bras inutilisable et le ventre perforé par l’une de mes cornes, je trouvais les gardes attachés dans le moulin et Glenn en train de soigner notre prince. Il avait visiblement souffert durant sa captivité et ses vêtements étaient à l’état de loques. Mais ce qui était le plus inquiétant, c’était sa description des évènements survenus au manoir. L’horreur qu’il y avait vécu avant de parvenir à fuir lui avait complètement fait perdre l’esprit et il peinait à ne pas tenir de propos incohérents. Les gardes nous expliquèrent que

Après une nuit de repos au moulin, nous délaissâmes cette sinistre troupe pour regagner Triskellian, empruntant une route différente pour éviter les esclavagistes.
Arrivés en ville, nous retrouvâmes Tamurello qui voulut immédiatement aller au palais de justice avec le prince Fabrizio, pour en finir au plus vite. Arrivés devant l’édifice, quelle ne fut pas notre surprise en voyant sortir du bâtiment une loutre avec une livrée brodée de haut-conseiller, accompagnée d’un jeune renard gris ressemblant énormément à notre prince, mais vêtu d’atours somptueux.
« … en tout cas très heureux de vous revoir en bonne santé et en pleine possession de vos moyens, prince Fabrizio. Ou plutôt devrais-je déjà dire Haut-roi ? Foi de Lystragones l’Athanasien,  quelques procédures mineures et tout sera rentré dans l’ordre.  »
Nous nous insurgeâmes immédiatement devant cette scène, clamant que ce renard était un imposteur et que nous ramenions nous-même le vrai prince Fabrizio, fraîchement délivré des esclavagistes et survivant du massacre perpétré à son manoir. Nous produisîmes le livre de magie noir, que le prince adverse sembla identifier en un clin d’œil, nous accusant de nécromancie immédiatement. Enfin, le conseiller Lystragones produisit une liasse de documents irréfutables attestant qu’il s’agissait bien là du vrai prince et que nous allions nous-même nous faire arrêter si nous ne déguerpissions pas d’ici…

Le mystère, bien présent jusque-là, venait subitement de grandement s’épaissir… Et par le Ying, le Yang et les cinq éléments, qu'est-ce donc qu'un Athanasien ???


Dernière édition par Babanek le 03/12/19, 12:48 pm, édité 1 fois
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Aventures d'un guerrier-dragon : Chapitre 1 : Sauvetage d'un prince Empty Chapitre 2 : Il faut arrêter Tasso Bianco

Message  Babanek 18/06/19, 11:43 am

Ecriture du récit de Lubuz Ghô reprise par Djôla-khlass le zhuqué

Cela faisait une semaine que nous avions ramenés vivant le prince Rinaldi à Tamurello, pour découvrir que sa belle-mère avait déjà placé un usurpateur à sa place. Craignant pour leurs vies, le jeune renard argenté et la musaraigne s’étaient cachés en attendant de trouver quelle conduite suivre pour ramener le jeune Fabrizio au pouvoir.
Nous avions repris notre vie de mercenaires, enchainant deux petits boulots sans Glenn et Bianca. Sur la dernière mission, qui nous avait vu, Daga et moi, escorter un marchand au Fort des Trois Coins, nous avions rencontré Djôla-khlass, un zhuqué originaire de Zhongguo lui aussi. Ce phénix blanc, vêtu de rouge s’avéra être un élémentaliste spécialisé dans la manipulation du feu. Plutôt mal à l’aise sur Calabria depuis son récent débarquement, il restait évasif sur les raisons qui l’avaient poussé à quitter notre terre natale. Mais nous trouvions mutuellement rassurant d’avoir un compatriote à notre côté, aussi se joignit-il à nous.

C’est sur la route du retour que les choses commencèrent à devenir étrange : dès que nous étions en vue d’un groupe de paysans ou d’un hameau, tout le monde fuyait ou s’enfermait chez lui, comme s’ils craignaient une attaque de notre part. Pour un temps, nous mîmes ce comportement sur le compte de la xénophobie du pedzouille, bien connue partout dans le monde. Mais arrivés aux portes de Triskellian, quelle ne fut pas notre surprise en trouvant les portes nord closes ! Non mais franchement ? Une cité marchande fermée ? Ca c’était une première !
Les gardes nous envoyèrent bouler, prétendant que les mendiants et les inconnus étaient à présent interdits d’entrée en ville. Des inconnus ? Nous étions passés devant ces deux-là trois jours plus tôt et même plusieurs fois ces derniers mois ! Daga et moi sortions nos papiers de citoyens Triskellians quand Djôla-khlass s’envola à la rencontre des gardes pour se présenter et plaider sa cause, reçu par deux arbalètes pointées sur sa tête et un rappel sur l’interdiction de vol en ville… N’y tenant plus, nous leur demandâmes qui ou quoi avait provoqué cette peur irraisonnée forçant la ville à s’enfermer. Les gardes nous expliquèrent que Tasso Bianco, un blaireau à la tête d’une bande de brigands, semait depuis quelques jours la terreur dans les campagnes environnantes.
D’un regard entendu entre nous, nous affichâmes un grand sourire en ouvrant les bras : nous venions de trouver notre ticket d’entrée ! Nous irions trouver le Grand Connétable pour y prendre notre job suivant : débusquer et neutraliser cette fripouille de blaireau ! Je pris les noms des deux gardes : Pascal le cheval et Remundo le campagnol. Qu’ils s’avisent de nous refuser l’entrée une fois encore et ils verraient de quel bois on se chauffait.

Avisant la ville devant nous, l’Auberge des 3 lances à l’est, la Cathédrale des Témoins à l’ouest et la Place du marché devant nous, il fut vite clair que la cité était surpeuplée et qu’une tension inhabituelle régnait. Le nom de Tasso Bianco était sur toutes les lèvres : pour certains il portait le blason d’une grande maison, pour d’autres aucun. Certains le voyaient possédé par le mal, d’autres carrément nécromancien relevant les morts, alors que les derniers le disant bruler toutes ses victimes… Autant dire qu’on trouverait peu d’infos fiables du côté du peuple.
Nous allâmes donc puiser directement à la source, au bâtiment des Connétables. Bien que d’un style différent de celui des châteaux de Zhongguo, je ne cessai d’admirer la vue. C’était la plus belle bâtisse de la ville qui ne soit pas lié à une religion : ses façades gavées de fresques et de moulures, ses grandes vitres pleine hauteur… bref, la police de Triskellian était loin d’être pauvre et tant mieux pour nous ! On nous mena à travers de somptueux appartements de fonction jusqu’au bureau du capitaine putois Vilg Fortis. Ma foi, je ne sais pas ce qui m’impressionna le plus entre sa magnifique armure et son énorme queue, sorte de compagnon poilu qui le suivait partout et le faisait paraître deux fois plus balèze. Il avait des infos un peu plus fraîches : Tasso Bianco était un albinos aux yeux roses et à poil blanc (d’où son nom), était recherché pour vol et meurtre, ne laissait aucun survivant et opérait sur la route du nord, son dernier forfait datant de 3 jours. Pas étonnant qu’on nous ait fui comme la peste, si seulement la moitié de tout cela était vraie ! Pour le capturer, il fallait acheter une autorisation de chasse coûtant 5 denariis, mais la récompense était de 5 Auréals mort et de 9 Auréals s’il respirait encore. Autant dire que l’investissement en valait la chandelle.

Nous débutâmes par les bas-fonds de la ville, d’abord car c’était notre élément et puis parce qu’on avait peut-être plus de chance d’y trouver quelqu’un lié à notre cible. Quitte à le trouver, autant essayer de se faire recruter par lui ! Sur les quais, les infos se firent plus pointues : Tasso Bianco était un sorcier, opérant entre le Fort des 3 Coins et Triskellian, jamais sur la route de l’est. Un petit furet nous approcha même pour nous dire qu’il avait entendu qu’on cherchait à rejoindre le blaireau et qu’on avait le profil pour ça. Il nous proposa de venir nous trouver, à l’aube, à l’auberge de la Femme sans Détours pour nous emmener à Tasso.

Après un repas correct dans l’auberge en question, on regagna chacun nos pénates pour une bonne nuit de repos en prévision de la longue journée du lendemain. Au beau milieu de la nuit, Dagga se réveilla au son d’une serrure que l’on crochète : la sienne ! Encochant une flèche, la blairotte attendit que la porte s’ouvre pour placer un trait dans le torse de la forme encapuchonnée qui venait l’agresser, avant de sauter par la fenêtre pour gagner la rue. Le cri de douleur réveilla Djôla-khlass, mais le phénix attendit patiemment dans sa chambre, ne savant s’il était concerné. Je me réveillai moi-même la gorge dans un étau, les mains du furet des quais m’étranglant dans mon sommeil. Sa prise était bonne et il pesait de tout son poids sur moi, m’empêchant de le jeter de là. Aussi lui lacérais-je le dos de mes griffes jusqu’à ce qu’il ne tienne plus et hurle de douleur.
Cette fois, Djôla-khlass rappliqua dans ma chambre et mon assaillant dut lui aussi fuir par la fenêtre, passant au travers dans un vacarme de verre brisé. Le zhuqué, plaça un sortilège dans son étrange baguette avant de donner corps à un pilum enflammé, qu’il projeta sur le furet qui se relevait avec peine. L’assassin prit littéralement feu, se roulant vainement par terre. Je projetai ma lance terre-ciel soleil-lune, mais ses roulades lui évitèrent d’être cloué au sol. J’étais bon pour escalader la façade aussi… Enfin, les cris du furet se turent : un salaud en moins sur Calabria.
De son côté, Daga avait évité un lancer de dague venu de sa fenêtre, avant d’aller attendre son assaillant fuyant devant l’échec. Elle le cueillit d’une nouvelle flèche à la porte de l’auberge, puis l’assomma de son gourdin, nous permettant un interrogatoire.
Après avoir récupéré mon arme, ainsi que 3 Auréals chauds sur le cadavre fumant que je gratifiais d’un crachat, nous reçûmes les patrons de l’auberge qui s’inquiétaient du bruit et de la fenêtre cassée. Un esclandre sur le service et la sécurité de l’auberge nous permit de changer de chambres tout en étant remboursés de notre nuit. Notre prisonnier doll (un chien sauvage) eut tout juste le temps de nous convaincre qu’il était un simple exécutant, embauché à la volée par le furet pour détrousser 3 mecs avec un peu d’argent, avant de succomber de ses blessures. Cette piste étant partie en fumée, il ne nous restait plus qu’à prendre la route et à trouver le blaireau nous-mêmes.

Cela faisait une bonne journée que nous marchions et Djôla-khlass commençait à fatiguer de devoir voler, se reposer, voler, se reposer… quand les choses devinrent plus intéressantes. Deux tas de terre, prévus pour remplir les sillons creusés par les chariots et carrosses, étaient disposés de part et d’autre d’un tournant de la route. Notre expérience de baroudeurs nous titilla et nous conclûmes qu’il s’agissait d’un parfait spot pour une embuscade. Je sortis mon bouclier de la Tortue Noire et ma lance, tandis que Daga disparaissait dans les fourrés bordant la route, arc et flèche en main. Le phénix prit de la hauteur tout en préparant un sortilège de boule de feu et avisant ce qui nous attendait plus loin.
Visiblement, nos brigands ne s’attendaient pas à cette contre-stratégie : dans un zblouf de flammes pourpres, quatre bandits cachés derrière les buttes et un chariot renversé s’égaillèrent dans tous les sens, tandis qu’un cinquième subissait des explosions à retardement. Porteur d’un pistolet, ce dernier avait vu son arme et ses réserves de poudre exploser, le privant d’une main et des parties sensibles de son anatomie. Il ne se releva pas.

Un blaireau blanc émergea d’un buisson surplombant la route pour rallier ses troupes qui commençaient à fuir. Se ressaisissant, les brigands firent finalement face, dégainant leurs armes. Notre zhuqué nous galvanisa lui-aussi en nous focalisant sur Tasso Bianco, visant la tête de l’adversaire pour le vaincre rapidement. Comme c’était également mon intention, je fonçais directement sur mon ennemi, tonnant mon cri de guerre et promettant une mort douloureuse à qui se mettrait entre ma proie et moi. Protégé par les flèches de Daga qui jaillissaient des fourrés pour épinglerer les quatre bandits, j’assénai au blaireau albinos un large fauchage de ma lance, lui arrachant un bout de bidoche. Dans un crachat de sang, ce dernier incanta un sort et projeta sur moi une vague d’énergie violette, mais sans effet. Je ne sais pas si la douleur l’avait empêché de réussir son sortilège ou si ma nature m’avait immunisé contre sa magie, mais il avait tout gagné : là, j’étais en colère ! « Tu ne vas pas cracher ta merde violette sur moi ! Charlatan, mystificateur !»
Deux de ses sbires entreprirent de me taillader par derrière, mais je les repoussai négligemment de ma carapace de Tortue Noire, ne lâchant pas Tasso des yeux. Djôla-khlass invoqua une nouvelle boule de feu sur le groupe des brigands, les faisant voler dans une gerbe de flammes et dégageant mes arrières. Enfin, d’un magistral coup du plat de la lame de ma lance dans la tempe, j’assommai Tasso Bianco avant de lui ficeler poignets et chevilles d’une corde.
Notre élémentaliste prodigua les premiers soins aux grands brûlés, ne parvenant à ne sauver que l’un d’entre eux, un rat, pour qu’il connaisse le sort de son leader. Les 30 denariis des sbires et les 6 Aureals de Tasso vinrent alourdir nos bourses, puis nous dégotâmes, cachée dans le petit bois le plus proche, une charrette tractée par un dray, un docile dinosaure quadripode à bouche de canard.
Chargeant nos prisonniers, nous remontâmes la piste des brigands pour trouver leur campement, à quelques kilomètres de là, dans un bosquet. On y débusqua la planque du blaireau blanc, riche de quelques Auréals de plus et une roulotte, que l’on attela avec le dray pour repartir.

Sur la route du retour, notre proie se réveilla, nous houspillant : « Je suis Don Tasso di Bianca Pianocollina, petit fils de Don Mercutio et héritier de ma dynastie ! Vous, triskellians à la solde des renards, avez déchu ma maison par vos manigances et vos racontars. Je n’ai tué que des usurpateurs et des servants de l’engeance des Rinaldis, mon action est juste et un jour, vous verrez, je… » Là, mon poing le fit retourner dans les limbes de l’inconscience… il commençait à me saouler.
A la porte, nous fîmes signe à Pascal et Remundo pour qu’ils nous ouvrent et, cette fois, ils ne se firent pas prier. Profitant de l’occasion pour faire connaître notre compagnie et recevoir un peu de gloire, nous paradâmes lentement en ville en exhibant notre prisonnier, faisant savoir à la population que la terreur blanche Tasso Bianco avait été vaincue par nos soins. Les Connétables trouvèrent rapidement une place au frais pour le blaireau et son acolyte, avant de nous enrichir des 9 Auréals convenus. Nous étions à présent dans leurs petits papiers et ils avaient une dette envers nous pour avoir supprimé l’une des nombreuses épines qui leur meurtrissaient les pieds.

Roulotte et bête de trait furent vendus et j’en profitai pour prendre des leçons d’équitation car un projet avait germé dans mon esprit : je voulais acheter et monter un vélociraptor, monture aussi dangereuse pour son cavalier que pour les passants. Mais j’aurais une indéniable classe en la montant, ce qui valait bien quelques risques ! Restait à trouver un nom pour notre compagnie d’aventuriers, car sans ça, notre renommée ne ferait pas long feu ! Je prévoyais aussi d'aller trouver Fabrizio et Tamurello pour savoir ce qu'il advenait d'eux, des fois qu'ils auraient à nouveau besoin de nos services.


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Aventures d'un guerrier-dragon : Chapitre 1 : Sauvetage d'un prince Empty Chapitre 3 : Pleine lune au pays des Phélans

Message  Babanek 30/09/19, 03:03 pm

On profita un peu de la notoriété de la capture de Tasso Bianco pour avoir quelques ristournes dans les auberges et restos de la ville contre le récit de sa capture. C’est d’ailleurs en se régalant d’une bonne bière après avoir raconté notre histoire, que notre prochaine mission nous trouva. Djôla-khlass revenait d’une session d’étude à Dunwasser, le collège de magie de Triskellia, quand il annonça nous avoir trouvé un boulot.

Il s’agissait de se rendre en terre Phélane, pour récupérer une ratone-laveuse anthropologue du nom de Miranda Devoisier. Elle avait échoué là-bas lors d’une de ses études sur les fameux loups tatoués et avait été vue pour la dernière fois dans la ville de Cathair Murias. On nous proposait 500 denaris pour la ramener, plus 4 denaris par jour de recherche et éventuellement un bonus supplémentaire si on récupérait son équipe et ses recherches. On aurait un mois pour la ramener et la possibilité de négocier la fourniture par Dunwasser de matériel d’expédition.
Bon, les Phélans ne causant pas la langue commune pour la plupart, fallait déjà se trouver un interprète. Et un guide ne serait pas du luxe non plus. Coup de bol, y’avait un loup avec un tartan et des tatouages quelques tables plus loin, qui discutait avec… un cheval ailé ? Fichtre !

On les aborda et il se trouvait que non seulement le loup gladiateur, nommé Fenris, était Phélan, mais qu’en plus il revenait de ses terres, dont il s’était échappé. Le canasson à plumes, Tiki Clope, disait être un pégase (encore un dieu tombé sur terre… bienvenue au club) et il parlait aussi le félan, étant lui-même l’un de leurs prêtres. Un droïde, ou druide, proche de la nature, calin avec les arbres, tout ça… Pour couronner le tout, ils étaient dans la dèche et ne se firent pas prie pour être embauchés à 4 denaris par jour, même si c’était pour retourner chez eux.
Bon, avec 3 races d’origine divine dans les rangs, il allait falloir changer le nom de la compagnie des Zhoréals en « Les déchus »…
On alla faire un tour à Dunwasser pour signer le contrat après avoir négocié une avance sur frais de 80 denaris, plus un beau petit pactole en matériel (aucune mention qu’on devait le rendre sur le contrat… parfait !).

On aurait pour le départ du lendemain un chariot couvert tout neuf avec deux drays pour le tracter et leurs rations de voyage. Mais aussi une semaine de rations pour nous, trois nécessaires de voyage (nos deux nouvelles recrues étaient presque littéralement « à poil »), un nécessaire de bricolage pour entretenir le chariot, un nécessaire de premiers soins avec brancard, vingt doses d’anti-moustique (gros comme des ptéranodons dans les marais phélans si l’on en croit les rumeurs…) deux doses d’herbes médicinales et une tente deux places.
Pour compléter l’équipement, j’achetai 2 tentes 1 place en plus avant d’aller roupiller. Dagga fit l’achat de deux beaux pistolets et de munitions après avoir refourgué les restes de celui qu’on avait ramassé sur un garde de Tasso. Visiblement, l’effet Bang Bang plaisait à la petite blairotte pour en imposer un peu plus dans les combats où elle ne serait pas dissimulée arc en main.
Le lendemain, on partit pour les terres Bisclavert, plein ouest sur la grand-route, après avoir salué Pascal et Remundo, nos deux glandeurs favoris sur les murailles. Etant le seul à savoir conduire un chariot je pris les rênes des deux drays que je baptisai Au et Cen.

Après 3 jours monotones sous un temps couvert mais sec, un pedzouille bisclavert nous coupa la route en criant à l’aide : des oignons sauvages étaient en train de prendre possession de sa plantation, en interdisant l’accès et proliférant pour transformer toujours plus d’oignons normaux en versions éveillées et bagarreuses. Quand il annonça que le seigneur du coin offrait 1 denari par bulbe définitivement coupé, on laissa de côté le chariot pour aller se dégourdir un peu. Fenris cacha ses tatouages phélans sous sa cape à capuche, pas très à l’aise au milieu de ses ennemis héréditaires. Mais de loin, grâce à son tartan au rabais, il passait pour un vrai Bisclavert.
Impatient de tout cramer comme à son habitude, Djôla-Khlass partit en volant pour surplomber la plantation et embrasa un oignon sauvage d’un Pilum de flammes. J’essayai de provoquer les autres pour les rameuter en paquet, en frappant mon bouclier de ma lance, mais sans effet. Intelligence primale d’un oignon… ok. Je vis Fenris commencer à en tailler un, couche par couche, de manière plutôt efficace. Enfin un peu de bagarreur au corps à corps, bien ! Tiki-Clope lança une malédiction haineuse à un oignon, qui commença à se rabougrir de l’intérieur, avant d’essayer de galvaniser Fenris. Mais sa piètre performance lui valut d’être ignorés de tout le monde jusqu’à la fin du combat.

Alors que le zhuqué commençait à rôtir son 2e oignon, je tranchai enfin le mien, qui m’avait mis en échec d’une esquive inattendue chez un végétal aussi primaire. Son compagnon, plein de confiance, se permit même de mettre un coup de bulbe collant sur mon beau bouclier noir… alors là, plus de pitié. D’un coup vengeur, je lui appris que c’était Lubuz-Ghô qui assaisonnait sa viande à l’oignon, pas l’inverse ! A mes côtés, je vis les griffes de Fenris ressortir du dernier bulbe agité.
On agrémenta notre repas d’une bonne soupe aux oignons ce soir-là, emportant quelques rations de plus de ces délicieux bulbes et laissant le reste aux paysans, contre notre récompense.

Ca faisait 10 jours qu’on roulait quand on arriva à Harrowgate, la dernière ville Bisclavert. On y apprit que les Phélans ne pratiquaient pas la monnaie, lui préférant le troc et que leur justice était d’une complexité infernale, mais qu’elle permettait même au plus démuni d’avoir autant de chances que les riches. Cela dit, vu que c’était une méritocratie, le seul fait d’aplatir les autres permettait de s’élever rapidement. Le plus dur était finalement de conserver sa place ensuite.
Fenris nous apprit aussi que les Phélans étaient selon eux les premiers colons du continent, qu’ils avaient pacifié après avoir vaincu les gobelins, sorte de corbeaux maléfiques mythiques. Mais les Rinaldis, aidés des traîtres Bisclaverts, les avaient destitués de cette prérogative. La tradition orale des loups pictes ayant perdu face aux écrits traversant le temps, l’histoire fut changée.

Le loup précisa que la caste des guerriers, nommés Fiannas, possédait un corps d’élite qui surveillait les frontières, appelés Hululants, et que lui-même en faisait partie.
On profita de la ville pour échanger quelques espèces en une monnaie de troc qui saurait toujours trouver preneur : une trentaine de bouteilles de gnôle !

Ça faisait à peine une lieue qu’on avait laissé la ville derrière nous qu’une musaraigne en cotte de mailles et armée d’une masse d’armes se campa sur la route devant nous, au sommet d’une petite colline boisée entourée de brume. Elle commença à nous annoncer que, maintenant qu’on avait quitté la protection des Bisclaverts, elle allait nous capturer pour nous réduire en esclavage, qu’il valait mieux pour nous rendre tout de suite les armes et sortir nos marchandises, bla bla bla… on connait la rengaine. Ses potes étaient à peine cachés dans les fourrés alentours… ça sentait le brigand-débutant à plein nez !

Dagga ouvrit les hostilités en stoppant son discours d’une flèche, suivie de Fenris, qui se mit à hurler à la mort. Malgré nous, un irrépressible frisson nous glaça les sangs, tant ce hurlement était puissant et déstabilisant, allant chercher jusqu’à notre instinct primaire de proie potentielle pour le mettre en déroute. L’effet sur nos assaillants fut effarant : quatre loups tatoués tournèrent casaque sans se retourner devant ce cri d’alpha, ne laissant que le chef musaraigne et un courageux.
Je me campais devant ce dernier pour le provoquer, utilisant la même technique que pour les oignons, avec plus d’espoir cette fois : je voulais un vrai combat ! Le vilain se mit soudain à brille d’une belle lueur rose féerique, grâce à un sortilège de notre druide chevalin. Qu’il allait être facile de le toucher maintenant ! Djôla mit cet avantage en pratique en balançant une boule de feu à la figure du chef bandit, qui, n’y tenant plus, partit en courant. Dagga en profita pour tirer une balle, que la musaraigne reçut en plein dos, titubant dans la boue.
Finalement, pas encore cette fois que j’aurai un combat digne de ce nom. Je rattrapai le bandit en lui annonçant « Tu vas être puni pour tes crimes esclavagiste. Sache que c’est Lubuz-Ghô, des Zhoréals qui sera ton bourreau ! » Et ma lance terre-ciel soleil-lune sépara sèchement sa tête de ses épaules. Les 20 denaris que la musaraigne possédait allèrent enrichir la caisse de la compagnie, tandis que sa cotte de maille et sa masse s’ajoutaient aux objets à troquer.

Fenris nous apprit que les peintures corporelles des loups fuyards indiquaient des aspirants Fiana. On voulut aller au bout des choses et en finir avec cette troupe de bras cassés qui pouvait néanmoins être dangereuse pour des proies moins efficaces que nous, aussi le Félan se mit il à pister les fuyards. L’un d’entre eux fut rattrapé et ligoté, qui nous mena à leur piteux campement, son arc long et son épée s’ajoutant à la pile. N’ayant rien trouvé de plus, on décida de lui faire goûter de son poison en lui annonçant être devenu notre esclave.
A la nuit tombée, un concert de hurlements se fit entendre au loin : les guerriers alentours avaient visiblement pour habitude de passer leurs soirées à se défier en s’insultant à coup de hurlements…

Le lendemain, notre route nous mena près d’un large cercle de pierres dressées, au milieu duquel des druides en robes pratiquaient un rituel de danses et de chants pour dame nature. Les offrandes nous choquèrent : l’équivalent de quelques milliers de denaris en pierres précieuses partirent au fond d’un puits. Devant notre vif intérêt pour la qualité de l’eau des nappes phréatiques locales après les cérémonies druidiques, le loup et le pégase se mirent en opposition, prétextant que nous irions réveiller la colère de la forêt si nous allions récupérer le trésor négligemment sacrifié. Bon, le puit sera toujours là au retour, le druide et le gladiateur hurlant, peut-être pas…

L’après-midi était bien avancé quand la route passa le long d’une ferme abandonnée aux cultures négligées, les cumalais (dinosaures laitiers) paissant là où ils le voulaient. Assis sur le perron de la bâtisse principale, un loup au regard intense nous dévisageait.
En commun mais avec un accent horrible, il nous apprit que nous avions pour un peu moins d’une semaine de route, puis enchaîna sur sa biographie : « Moi, Agan Mc Armid, ai défié Lugade Mc Uathach, propriétaire de cette ferme et voleur de mes terres et de mes bêtes, pour un duel judiciaire. Le pleutre s’est enfui comme un las pris en train de voler des prunes au lieu de venir se battre. Mais pour sûr, ses torts seront bientôt jugés, mate ! Je jeûne encore 4 jours devant sa ferme, le temps que ma lassie ramène un bréhon et son procès sera expédié. A moi une partie de ses biens en compensation ! »

On n’était pas vraiment intéressés par tout ça, mais quand on lui demanda s’il connaissait Miranda Devoisier, il annonça que Sire Dur Gilroy, seigneur de la région, était très fier de l’avoir réduite en esclavage et s’en vantait auprès de tous. Ah. Un seigneur. Dans un château. Avec une armée… Le Phélan ajouta que seuls les druides pouvaient autoriser une mise en esclavage et qu’ils fixaient également le prix de la libération.

Il allait finalement falloir aider Agan pour qu’il nous fasse rencontrer les bonnes personnes, un bon avocat étant probablement plus efficace qu’une bonne lance dans notre situation. Cela dit, avoir un druide à nos côtés était peut-être déjà un début de solution…


Dernière édition par Babanek le 03/12/19, 12:58 pm, édité 2 fois
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Aventures d'un guerrier-dragon : Chapitre 1 : Sauvetage d'un prince Empty Chapitre 4 : Les beaux yeux de Miranda Devoisier

Message  Babanek 21/10/19, 04:41 pm

On passa les environs au crible pour essayer de trouver une trace de Lugade Mc Uathach, mais sans aucun succès. Un peu amers quant à nos talents de pisteurs, on a alors choisi de reprendre notre chemin.
C'est alors qu'un fiach (un genre de corbeau) vint nous trouver en volant, porteur d'un message indiquant que Mc Uathach serait enfermé dans une cage ! Il aurait été capturé par un Morigna, un genre de gobelin volant. Guidés par le messager, on arriva devant une grotte où le Morigna montait la garde. Après quelques passes d'armes, le vilain prit la fuite par les airs, suivi de nos deux animaux mythiques volants, qui le forcèrent vite à redescendre.

Le bougre nous proposa alors un marché : 1 plume contre sa vie... c'est quoi l'arnaque me direz-vous ? Eh bien cette plume permettrait de le convoquer, où qu'on soit, pour qu'il nous aide et paie ainsi sa dette. On accepta, espérant ne pas s'être fait rouler dans la farine. Avant de disparaître, il nous révéla donc qu'il avait enlevé le loup recherché pour s'acquitter d'une autre dette contractée auparavant.
De retour vers la grotte, on libéra Mc Uathach qui nous raconta sa version des faits. Il avait deux semaines de cela, il avait croisé un vieux qui lui demandait son nom et, devant son refus, s'était transformé un en énorme loup gris maléfique. Le monstre l'avait gelé en usant la magie druidique, puis avait pris son apparence. Il avait alors été fait prisonnier par le Morigna, convoqué par le monstre, qui l'avait enfermé... le loup n'était donc pas coupable du vol, mais bien sa doublure monstrueuse.

On retourna voir Agan Mc Armid avec ces infos et le bréhon arriva à son tour, résolvant le problème. Notre prisonnier brigand écopa d'un an d'esclavage (achetable avec 1/4 de cumalai... euh, ils les coupent vivants ou morts ?). Miranda Devoisier valait quant à elle 2 cumalais, qui était justement la récompense que nous versa Mc Armid pour la résolution de la situation. On lui laissa notre esclave en prime.

Deux chemins s'offraient alors à nous : soit une route avec des crevasses, particulièrement dangereuse pour les cumalais, ou un marais dit hanté et peuplé par diverses créatures plus dangereuses les unes que les autres... on choisit bien sur le danger et les monstres... bon, aussi car c'était le seul choix valable pour nos bêtes et notre carriole. Au plus profond du marais, un type louche nous interpella, nommé Foundi Ibn Absalllah. Il puait la nécromancie, avec ses robes noires et ses colifichets en os... mais après un échange pacifique, il fut décidé que personne n'embêterait personne et qu'on partirait tous de notre côté. D'après Tikiclop, le gars était un banni de l'Anatolie, comme lui.

On arriva enfin à Cathair Murias, qui était une ville plutôt moderne pour contraster avec les gens rencontrés jusque-là. On chercha un druide pour lui racheter la liberté de la ratone contre nos deux cumalais. Forts de la documentation adéquate, on n'eut aucun soucis pour la récupérer auprès du seigneur, la loi étant avec nous. Avant de repartir pour Triskellia, elle voulut récupérer ses affaires, qu'elle avait enterrées au pieds d'un arbre. Mais il fallut pour y accéder passer entre deux Pierrres Magiques gravées d'un texte sutain (un vieux langage) d'après Tikiclop. D'ailleurs, il refusa de passer, et il nous dit ensuite qu'on disparut en passant entre les pierres. De notre côté, un champion était apparu devant l'arbre, qui dit se nommer Aod Sutain et être chargé de protéger le gui de l'arbre et d'empêcher quiconque d'approcher. Comme on n'en avait pas après le gui, il nous laissa faire ce qu'on voulait : Djô utilisa sa magie pour faire venir à nous les affaires de la ratone et l'affaire fut entendue.

On revint bien sûr à Triskellia le jour voulu pour toucher la prime maximale. Miranda Devoisier voulut d'ailleurs nous réengager pour une grande expédition vers une île au sud du continent d'Akoma. Elle avait besoin d'hommes expérimentés pour organiser l'ensemble et la protéger pour aller découvrir une civilisation dont elle avait seulement entendu des rumeurs. Il faudrait s’arrêter dans plusieurs pays à travers les deux continents sur le chemin et notre groupe avait dû l'impressionner au point de nous confier cette périlleuse mission.
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Aventures d'un guerrier-dragon : Chapitre 1 : Sauvetage d'un prince Empty Chapitre 5 : Préparation à un tour du monde, sans arbre volant !

Message  Babanek 04/12/19, 05:42 pm

Je passai les jours suivants à chercher un Utahraptor à acheter, puis à apprendre à le monter et à m’en faire obéir. Utah était un mâle vindicatif et vicieux, profitant de toutes les occasions pour essayer de me mordre. Mais j’appréciai cette attitude insoumise et battante, sachant pouvoir compter sur elle si jamais il devait prendre part à la bagarre. Et ses écailles violettes allaient parfaitement avec mon tabard et mes propres écailles bleutées ! la classe assurée !

La ratonne laveuse nous convoqua donc rapidement au Poney fringant, établissement tenu par une ponette à la crinière particulièrement soignée, bardée de rubans et portant une cotte de maille sous son tablier de serveuse. La finalité de l’expédition était de trouver une île légendaire, présente dans de nombreux récits et sous de nombreux noms : l’Ile des Gourdes, Thulé, Mû, le Paradis perdu… Peu d’hommes l’avaient vu, moins encore en étaient revenus et aucun n’avait réussi à y retourner, leurs souvenirs à propos de l’île étant invariablement embrouillés.

Le collège de Dunwasser s’engageait à payer le voyage en bateau jusqu’à Zhungo, puis nous devions traverser le continent pour rejoindre celui d’Akoma, avant de naviguer à nouveau vers notre île mystérieuse… si nous la trouvions. Miranda possédait des fragments de cartes et des témoignages que nous devrions compléter lors de notre voyage. Le collège règlerait également les frais de voyage, mais l’organisation de l’expédition nous revenait. Un voyage aller de 9 à 10 mois nous attendait, et nous pouvions tabler sur jusqu’à 2 ans d’ici notre retour.
Je négociai notre salaire à 3 Denariis par jour en plus de la nourriture et du logement sur tout le voyage, plus une prime de 300 Denariis à notre arrivée sur l’île. Enfin, 50% des trésors que nous ramènerions seraient pour nous, après que Dunwasser et Miranda aient choisi les pièces historiques qui les intéresseraient.

On aurait à escorter, en plus de Miranda, une équipe de 6 anthropologues munis de leur matériel de fouilles. Deux d’entre eux seulement savaient conduire un chariot. On tabla donc sur 5 chariots, transportant deux à trois personnes en plus du matériel, dont on fournit la liste à la ratone :
- 5 chariots
- 10 drays pour les tracter, permettant d’avoir du rab en cas de pépin et de ne pas trop les fatiguer
- des tentes, sacs de couchage et matériel de cuisine pour 12 personnes
- du matériel de réparation en cas de pépin mécanique.
- 1 semaine de ravitaillement pour toute la troupe, montures comprises, régime adapté.
- 1 trousse de secours bien garnie

Je graissai également la patte au tenant du comptoir de la guilde des marins pour qu’il nous trouve rapidement un cuistot / charpentier digne de ce nom, qui pourrait à la fois sustenter toute notre équipe et réparer nos véhicules au besoin. Qu’il sache conduire un chariot ou parler les langues des continents traversés faisait partie des options.
Après moult calculs incluant que je voyage sur Utah et que nous trouvions notre cuistot/charpentier, il nous resterait 45 pierres de place libre (l’équivalent de 5 personnes) dans nos chariots. De quoi ramener un peu de butin, embarquer des guides ou des vivres en plus selon les besoins. Il allait cependant falloir que deux de nos compagnons apprennent à conduire un chariot dans la semaine qui venait.
Miranda Devoisier nous rancarda sur un moyen de transport à étudier, pouvant remplacer les chariots. Nous devions rejoindre la Pépinière Errante, mystérieuse enseigne visible en dehors des murs de Triskellia.
On salua sur les remparts Pascal le cheval et Remundo le campagnol, qui ne purent s’empêcher de nous rappeler que le vol était interdit en ville, mais sans réelle conviction, nos deux ailés redécollant dès qu’ils furent sortis de la ville pour les narguer.

Alors qu’on traversait un bois à quelques centaines de mètres des remparts, on s’aperçut qu’au bout d’un moment, les arbres étaient non seulement attachés ensemble et munis de ponts et de cabanes, mais qu’ils étaient fixés au sol par des piquets ! Un écureuil vint alors nous accueillir, puis nous fit monter dans le réseau arboricole avant de nous expliquer en quoi consistait cette pépinière : ces arbres, des coings bombardiers, étaient des arbres volants !
Fixés au sol par les racines durant la nuit, ils décollaient au lever du soleil, s’élevant grâce à leur bois ultra léger mais résistant pour planer au grès des vents. A l’orée du bois, un couple d’arbres non fixés au sol mais attachés par une longe volaient d’ailleurs à plusieurs mètres du sol. Leur nom venait des fruits qui tombaient de leurs branches alors qu’ils volaient et qui pouvaient causer des mals de crâne terribles… Bien sûr, les écureuils avaient développé une méthode pour les conduire, mais restaient tributaires des vents dominants, se dirigeant actuellement vers le sud-ouest ; notre destination. Mais pour le retour, tout serait à faire à nouveau et nous ne voyions finalement pas de net avantage à utiliser ce moyen de transport, dont le coût serait prohibitif et qui imposait des pilotes spécialisés.
Toutefois, l’écureuil ne se démonta pas et en profita pour nous demander si un petit boulot nous intéresserait. Six jeunes arbustes avaient été volés le matin même et nous serions récompensés si nous les ramenions, avec le coupable tant qu’à faire.

Daga découvrit rapidement que les longes avaient été rongées par des campagnols ou quelque chose y ressemblant. Elle fut rapidement sur une piste que nous suivîmes jusqu’au crépuscule. Pénétrant dans un bois, nous fîmes notre chemin jusqu’à proximité d’une clairière. J’attachai Utah à un arbre, non sans esquiver une tentative de morsure alors que je faisais le nœud. Rrrr !
Nous nous dispersâmes autour de la clairière avant de nous en rapprocher afin de couper toute retraite par la terre aux voleurs. Hélas, ma discrétion légendaire eût raison de moi et un CRAC franc et sonore retentit alors que du bois mort périssait sous mes pieds. Abandonnant la furtivité, j’optai pour une approche nonchalante, tel un voyageur insouciant, alors que deux campagnols me hélaient en m’alignant de leurs arcs. Les petits rongeurs semblaient peu surs d’eux et enchaînai en prétextant que j’étais un voyageur, cherchant un abri pour la nuit. Les campagnols me dirent que ces bois étaient réputés maudits par un arbre démoniaque et que je devais partir.
Ne leur laissant pas le temps de me virer, je les pressai d'une série de questions candides et empreintes de curiosité sur les étranges arbustes qu’ils avaient attachés à un gros arbre et qui lévitaient au-dessus de ma tête. Ils me confièrent qu’ils étaient très pauvres et avaient pour projet de s’envoler pour Zhungo grâce à ces arbustes, pour refaire leur vie ailleurs. J’espérai que mes compagnons avaient profité de cette diversion pour prendre place et approcher au plus près.

A peine eurent-ils baissé leur garde que j’assénai un coup de hampe dans le ventre de l’un d’eux. Mais j’avais mal dosé ma force et leur constitution, et je faillis presque tuer le campagnol. Tikiclop accourut pour le soigner, tandis que sa compagne fondait en larmes. A bien y regarder, ils avaient l’air très jeunes, presque des enfants… mais cette espèce étant rikiki de nature, je ne l’avais pas remarqué.

Daga me passait un savon quand un hurlement à faire froid dans le dos résonna soudain dans les bois. La nuit était tombée et la luminosité était à présent basse. Les deux mulots se roulèrent en boule, terrifiés, en babillant « L’arbre fantôme, l’arbre fantôme… on est foutus ! ».
Daga disparut dans un buisson, flèche encordée, pour se préparer à accueillir l’intrus. Tikiclop recula pour s’enfoncer à reculons dans la forêt, effrayé. Je plaçai les mulots dans mon dos, faisant face avec ma lance et mon bouclier.

Soudain, Tikiclop hurla à la mort, terrifié par un contact étrange dans son dos : un arbre cauchemardesque, aux yeux brulant d’effroi et au visage monstrueux venait de lui faire peur avant de lui asséner un coup de branche. Daga l’aperçut et lui décocha une flèche qui frôla Tiki, avant de se planter dans l’écorce sans résultat probant. L’arbre-tombe, un végétal animé par la nécromancie, disparut dans l’obscurité. Notre pégase s’enfuit au galop, tournant au hasard des arbres, criant comme un perdu…
Je partis vers les bois pour chercher notre adversaire, sans parvenir à mettre la main dessus. Les mulots crièrent et je fis demi-tour en pestant. J’entendis une flèche filer alors que j’apercevais enfin l’ombre de l’arbre, penché sur les rongeurs. Je tentai de charger la créature quand la mulotte me fila dans les pattes, m’obligeant à la piétiner un peu. Vu son cri de douleur, elle dut le sentir passer…
Je tentai de le frapper, mais il para ma lance d’une branche avant de me hurler au visage, déversant toute sa haine en un flot d’air glacial et lugubre. Mais il en faut plus pour effrayer le grand Lubuz-ghô et devant l’inutilité de cette méthode, il s’enfuit pour tenter de se cacher parmi les arbres. Je pus néanmoins le garder en vue grâce à une des flèches de Daga, dont la hampe colorée m’aidait à l’identifier. Je le frappai à nouveau, faisant enfin voler un peu d’écorce et de sève. Il tenta à nouveau de m’effrayer, toujours sans succès, avant de disparaître pour de bon cette fois.

S’engagea un jeu de cache-cache, que je perdis alors qu’une branche de l’arbre animé m’empalai par surprise. Je tentai de profiter de cette proximité pour contre-attaquer, mais des éclats de bois commencèrent à pénétrer mes chairs, me forçant finalement à me dégager dans la douleur.
Par trois fois il réussit à me surprendre et à m’empaler à nouveau avant que je ne trouve le premier, mon capital santé s’amenuisant douloureusement. Les flèches de Daga parvenaient à le trouver et à le blesser, mais il avait toujours un temps d’avance. Je ne pouvais pas en vouloir à la blairotte de rester cachée : c’était ainsi qu’elle brillait d’efficacité, tandis que le rôle de tank m’était dévolu. Et il aurait probablement suffi d’un seul empalement pour avoir raison d’elle. Mais j’avais beau parer de mon bouclier de la tortue noire et utiliser mon expérience de vétéran, couplée à ma détermination pour endurer les blessures, je sentais la vie me fuir.

Alors une lueur féerique s’alluma autour de l’arbre, le faisant un instant nager dans la surprise et la confusion. Tikilop s’était enfin rallié, grâce aux deux mulots qui étaient venu le prier de les aider avec une ferveur religieuse. Gonflée à bloc, le druide ailé nimbait à présent l’arbre de cauchemar d’un feu féerique, révélant sa position et mettant fin à son jeu de cache-cache.
Remotivée, Daga lui colla deux flèches tandis que je coupai une grosse branche, m’aspergeant de résine noire puante. L’arbre se vengea en perforant mon ventre violemment, me tirant à deux doigts de l’inconscience, me forçant à m’adosser à un chêne pour défendre le peu de vie qu’il me restait. Tikiclop lança une prière de vade retro qui fit hurler de douleur le monstre, qui me gifla de la plus grosse de ses branches restantes, éteignant ma lumière.
Je sentis mon esprit se détacher pour regagner le paradis des dragons. Mais un fil tenu bon, une ultime goutte de vie qui me retenait à l’existence. Je rouvris les yeux alors que le pégase était penché sur moi, marmonnant une prière dans la langue des druides et canalisant l’énergie de la terre-mère pour me soigner. Daga avait achevé l’arbre-tombe d’une ultime flèche en plein visage, l’empêchant in extremis d’en finir avec moi.

Dans sa carcasse, de la terre et des fragments de pierre tombale, témoins de son origine nécromantique. Les deux mulots n’avaient d’yeux que pour Tikiclop, notre sauveur à tous selon eux… Foutrailles ! C’était pas lui qui s’était fait transpercer de tous les côtés pendant que ses camarades se planquaient ou fuyaient. Et Daga qui n’en finissait pas de me traiter de frappeur d’enfants… Foi de Lubuz-ghô, ça se paierait !

On embarqua les mulots et les arbustes volants, laissant une belle flambée purifier l’arbre maudit au milieu de la clairière. Après une nuit à la belle étoile, on retrouva les écureuils et leur Pépinière errante. Ils nous donnèrent en récompense autant de coings que nous pouvions transporter, sous différentes formes : gelée, séchés, confits, frais… On leur fit également promettre d’embaucher les deux mulots pour leur donner un toit, un travail, un but et une conduite. Puis direction Triskellia : on avait encore du pain sur la planche.

La guilde nous avait trouvé quatre candidats pour l’expédition :
- Dominique, un serviteur buffle qui officia un temps comme homme à tout faire pour un cousin de Bianca di Vulperia, spécialisé en cuisine et en blanchisserie, avec un savoir-faire complémentaire en charpenterie, en érudition et en conduite. Son physique imposant n’était cependant pas le reflet de quelconques compétences martiales, mais d’une éducation comme bête de somme.
- Flocon de neige, un artisan ours blanc au physique également impressionnant, compétent en cuisine et en charpenterie, de même qu’en médecine et en conduite. Plutôt doux dans sa façon d’être, il était connu pour transporter dans ses poches un tas de trucs inutiles qu’il essayait de refiler à tout le monde.
- Vidkor, un dilettante cobra originaire de Yindù, un pays d’Akoma, avait peu des compétences que nous recherchions. Mais son érudition et sa pratique de la mystérieuse magie du violet et du vert, influençant le mental, en faisaient un personnage intéressant… et intrigant. Pas mon premier choix...
- Fiona, une lapine conductrice de chariots, semblait apte à s’adapter à n’importe quelle situation. Compétente en cuisine et en charpenterie, elle se débrouillait également dans les bagarres, avec les animaux ou et en plein air.

Mon choix porta rapidement sur la lapine, avec le support de Tikiclop.
Babanek
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